- Ils me détestent depuis toujours. Tu le sais bien, toi, qui me connais depuis si longtemps. Les premiers exemplaires de mon premier livre venaient à peine d’être imprimés que, déjà, l’antidannunzianisme accomplissait ses premiers pas. Depuis, il n’a fait que grossir et grandir.
Il partit d’un rire éraillé et ouvrit un tiroir.
- Mais je m’en fiche ! Regarde un peu ce que j’ai trouvé, dans un vieux roman de chevalerie français.
Il me montra un dessin à la plume , une devise entortillée qu’on aurait pu inscrire sous un blason : « A MOY QUE CHAULT », en lettres gothiques hérissées de pointes, que j’eus peine à déchiffrer.
- C’est la traduction littérale de ‘‘je m’en fous’’, dans ce beau français médiéval que j’ai toujours chéri. Je l’ai fait dessiné par un graveur, j’en ferai ma nouvelle devise. Et maintenant allons s aux avant-poste.
Alessandro BARBERO, Poète à la barre -Dialogue romancé entre Gabriele d’Annunzio et son aide de camps à Fiume en décembre 1920
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