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3/19/2015

Pensez au jambon




Ecoutez, Bernard Pivot, il y a un mois, je vous ai envoyé un livre, ça s’appelle Stratégie pour deux jambons, l’histoire d’un cochon qui raconte sa vie à huit jours de l’abattage, avec gros travail sur le langage, aperçu philosophico-politique par-derrière et rigolade tout du long.
Aussi, quand j’ai appris que vous faisiez une émission sur l’amour, j’ai pensé que vous réclameriez mon concours, à cause des performances du verrat, dont je parle abondamment dans mon livre. (Saviez-vous, et la France sait-elle, que l’éjaculat d’un verrat atteint le quart de litre ? Je vous jure que je ne me vante pas, c’est dans tous les manuels.) Au lieu de quoi, nous avons eu droit à de la périphrase, des minauderies, des sourires à peine grivois, quelques bouches en cul de poule tout au plus. Mais pour ce qui est de dire la vérité aux Français, je veux dire le nombre et la quantité, rien, absolument rien. Si c’est ça l’amour, reconnaissez qu’il y a de quoi s’en retourner la queue entre les jambes.
Pourtant, je ne vous en veux pas. La preuve, je vous envoie mon meilleur jambonneau afin que le plaisir de la dégustation soutienne celui de la lecture. Si vous m’invitez, je vous promets de venir avec un jambon entier. Reste plus qu’à trouver le sujet. Ma foi, dans le cochon tout est bon, il suffit de se creuser un peu. Tenez, vous pourriez faire une émission littéraire sur les problèmes de l’élevage. Ou sur l’avenir de la charcuterie. Voyez, ce n’est pas le choix qui manque. Evidemment, il faut lire le livre. Si vous avez un peu d’humour, ça m’étonnerait qu’il vous déplaise tout à fait. En attendant, bon appétit.
Bien cordialement (pensez au jambon)

Raymond Cousse, A bas la critique

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