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12/14/2014

Avant qu'il n'y ait plus d'autre solution que de vous haïr.

Je veux des crèches partout. Pas seulement dans les bâtiments publics, mais à chaque coin de rue, sur les places de village, sous les abri-bus, dans les bistrots... Je veux l'obligation pour toute personne qui se dit française d'avoir une crèche chez elle. Je veux des patrouilles de Croisés pour vérifier la bonne application de cette directive. Je veux des étendards à sacré coeur sur tous les immeubles, sur le moindre édifice, et je veux de grands bûchers pour tout ceux à qui cela déplaît et qui me cassent les couilles. Parce qu'ici c'est comme ça, c'est la France, c'est les santons de Provence et le petit Jésus. Ni mieux ni pire qu'ailleurs, mais c'est ici. Des millions de crétins se sont fait tuer pour avoir le droit de vivre comme leurs ancêtres. Alors quand on vient ici, on s'essuie les pieds, on ôte son chapeau, on s'accommode et on ferme sa gueule. On profite en remerciant le ciel, ou ce qu'on veut, d'avoir le droit d'y être. Des pays il y en a plein, et pour les mécontents, il y a les vols low-cost. Ici c'est chez moi et je vous emmerde. Partez à Londres si la fiscalité vous déplaît où à Téhéran si le menu de la cantine ne vous convient pas, mais débarrassez-moi de vos mines geignardes et revendicatives. Laissez-nous entre beaufs, entre consanguins, entre aigris, entre ploucs. Faites profitez d'autres contrées de vos mirifiques apports. Mais foutez-moi la paix. Laissez moi végéter entre la petitesse de mon clocher, la poussière de ma bibliothèque et la mythologie des batailles de mes pères. Cette terre qui ne vous parle pas, ces pierres qui vous indifférent, ces mets qui vous indisposent, ces coutumes qui vous heurtent, laissez-les moi et cherchez ailleurs un havre pour vos rites, vos passions, vos projets, vos combines, vos pulsions... Ici c'est Notre-Dame, Lourdes, Chartres, Surcouf, Jeanne D'arc, Victor Hugo, Louis Rossel et une armée de fils indignes de tout cela mais qui ne pourraient respirer sans ces ombres gigantesques. Alors, nomades ethniques ou financiers, laissez-nous, trouvez ou retrouvez la route qui est la vôtre. Avant qu'il n'y ait plus d'autre solution que de vous haïr.

http://amoyquechault2.over-blog.com/2014/12/yam.html

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