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6/10/2014

Un jour, nous prendrons des trains qui partent.


« C’est la nuit maintenant, manteau des déracinés. Sous la veilleuse qui veille quoi, la religieuse se prend à égrener son chapelet, le monsieur décoré se déchausse en douce, le pêcheur remaille son filet, le vieux jockey se sent le derrière entre deux selles, les archiducs s’endorment au garde-à-vous, Dolorès achève des lainages pour ses enfants qu’elle n’achève pas…et moi, j’attends que les communications soient rétablies entre les êtres.
Un jour peut-être, nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondrons ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n’auront plus de secrets pour nous.
Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »





Antoine Blondin. 

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