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8/21/2015

Roger Nimier Hussard Club


Dans un langage étranger approximatif et totalement assumé, le "Roger Nimier Hussard Club" vous parle des hussards...


LES HUSSARDS
"Entre la Libération et les débuts de la Ve, la République des Lettres s’enorgueillit d’un petit club informel qu’on baptisa « Hussards ».
Ses membres les plus éminents s’appelaient Roger Nimier, Jacques Laurent et Antoine Blondin."
"Tout est dit et rien n’est vrai puisque, à de rares exceptions près, ces écrivains ne se retrouvèrent jamais tous les trois ensemble, ils se sont néanmoins croisés dans Paris, dans des revues, des magazines, des maisons d’éditions, des bars et des combats, souvent perdus, pour tenter de sauver l’honneur.
Le mouvement Hussard n’est pas une école de pensée. C’est une famille recomposée introuvable voire impossible. Le Hussard est d’autant plus difficile à reconnaître qu’il ne se définit pas comme tel.
Ils n’occupent pas une position facile. Dans le fond, eux-mêmes ne savent pas trop où ils se situent. Souvent associés à des fascistes désintégrés, artistes exaspérés, réactionnaires fulminants ; le nombre d’étiquettes qu’on a collées aux hussards traduit l’embarras de la critique a qualifier leur poétique, ressentie à la fois comme classique et irritante, provocatrice et novatrice.
Ils ne cherchent pas tant que cela à se faire remarquer ; se « distinguer » leur suffit. De façon parfois impatiente, polémique, et souvent forcenée.
Un même mal de vivre dans un demi-siècle épuisé, une approche du monde désinvolte et insolente et, par-dessus tout, le goût de la littérature rassemblait ces enfants de l’entre-deux-guerres. Ils ont cherché à se faire une place entre l’Existentialisme exécré et le Nouveau Roman moqué.
Ces touche-à-tout romanciers, journalistes, scénaristes et éditeurs prirent un malin plaisir à défendre les écrivains bannis de l’après-guerre - Chardonne, Morand, mais aussi Giono et Céline -, et quelques causes politiques perdues d’avance.
A la lecture de leurs romans, ces trois-là ne semblent rassemblés que par leurs différences. De leurs expériences de jeunesse, ils garderont ces amertumes politiques ou existentielles dont leurs œuvres fourmillent au-delà des dissemblances.
De la même génération, 6 ans séparent l’ainé (Laurent) du cadet (Nimier), qui eurent 20 ans (ou un peu plus) en 45, ils débuteront leurs carrières à très peu d’années d’intervalle.
Hussard désigna aussi une manière d’être : un non-conformisme confinant à l’espièglerie ou à l’irrespect, que l’on peut bien taxer de dandysme et de désinvolture. Sans pour autant renier ce nom, légitimé par l’histoire littéraire, le qualificatif moins martial de désenchantés leur conviendrait sans doute mieux.
Qu’est-ce qu’un désenchanté ? Antoine Blondin en donne une définition: « c’est une âme bien née et qui le jour de ses 30 ans, à l’instant de persévérer dans la conquête de plaisir dont elle a déjà reconnu la vanité, sent que tout est fini. »
Ce groupe, identifié par le côté adverse, apparaît comme non organisé, dépourvu de chef véritable. Sans réunion ni manifeste ni profession de foi, il est, en somme, un non groupe,.
Voici la trépidante histoire de ces impétueux intellectuels, libertins d’une décennie féconde, qui traversèrent au galop une époque effervescente. On ferraillait alors pour ou contre la décolonisation, le retour du Général, l’indépendance de l’Algérie, de l’engagement en littérature, de « qualité française » et de Nouvelle Vague, au cœur d’un Saint-Germain-des-Prés où l’on croisait maîtres-penseurs et noctambules cultivés."
« Il faut vivre sous le signe d’une désinvolture panique,
ne rien prendre au sérieux, tout prendre au tragique. »


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