Roger Nimier |
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7/13/2020
Le style Hussard
"Le style du hussard, c’est le désespoir avec l’allégresse et la piété avec l’humour. C’est l’honneur avec le courage et le courage avec la désinvolture. C’est ce qui ne sert aucune carrière sous aucun régime. C’est la solitude et le danger. Bref, c’est le dandysme." - Pol Vandromme
4/22/2018
"À Hanoï, le colonel Edon avait dit au commandant en chef :
"Votre capitaine, mon général, se prend un peu trop pour un seigneur". De Lattre avait souri et dit: "C'est vrai, mais l'inconvénient avec Puy-Montbrun, c'est qu'il est vraiment un seigneur."
Claude Faure, Aux Services de la République: du BCRA à la DGSE
Les moins costauds enjambent les ponts
"Toujours vif, comme au premier jour de cours
Ou tour à tour les mecs te matent
Claques pas des genoux ou t'es viré de la cour
Tenir le coup, regard froid, fais pas le tocard
L’œil au beurre noir, vaut mieux le faire que l'avoir
Dès le plus jeune âge, engrainé à évoluer
Dans une meute où l'ego se fait les dents sur les colliers d'à-côté
Où les réputations se font et se défont
Où les moins costauds enjambent les ponts
Se défoncent sans modération
En guerre permanente avec les autres, les bandes se forment
On comprend vite qu'on est plus fort avec ses potes
En somme, voici venir l'âge béni
Où tu te crois homme mais t'es qu'un con et y'a qu'à toi qu'on l'a pas dit
Les autres jouent les caïds pour une bille, puis une fille
Les poils s'hérissent, les dents grincent, on tape pour des peccadilles
Évite les yeux, on doit pas voir quand ça va mal
La moindre faille physique ou mentale, l'issue peut être fatale
On grandit au milieu des rônins
Chacun sa barque pourrie et sur sa mer de merde
Chacun sa voie, sa vie
Devant l'adversité, les coudes se soudent
On pousse un kiaï, le doute se taille
Prêt à mourir comme un samouraï"
Ou tour à tour les mecs te matent
Claques pas des genoux ou t'es viré de la cour
Tenir le coup, regard froid, fais pas le tocard
L’œil au beurre noir, vaut mieux le faire que l'avoir
Dès le plus jeune âge, engrainé à évoluer
Dans une meute où l'ego se fait les dents sur les colliers d'à-côté
Où les réputations se font et se défont
Où les moins costauds enjambent les ponts
Se défoncent sans modération
En guerre permanente avec les autres, les bandes se forment
On comprend vite qu'on est plus fort avec ses potes
En somme, voici venir l'âge béni
Où tu te crois homme mais t'es qu'un con et y'a qu'à toi qu'on l'a pas dit
Les autres jouent les caïds pour une bille, puis une fille
Les poils s'hérissent, les dents grincent, on tape pour des peccadilles
Évite les yeux, on doit pas voir quand ça va mal
La moindre faille physique ou mentale, l'issue peut être fatale
On grandit au milieu des rônins
Chacun sa barque pourrie et sur sa mer de merde
Chacun sa voie, sa vie
Devant l'adversité, les coudes se soudent
On pousse un kiaï, le doute se taille
Prêt à mourir comme un samouraï"
Shurik'n, Samuraï
2/17/2018
Je vivrai de mépris
Je vivrai de mépris et d’alcool à 90, contrairement à tous les proverbes.
Roger Nimier, Les Enfants Tristes
Je lève mon crâne rempli de poèmes
"La conscience, c'est ne pas voir qu'on boit dans un crâne humain."Yukio Mishima, extrait de son testament
12/27/2017
Le style du hussard, c’est le désespoir avec l’allégresse
"Le style du hussard, c’est le désespoir avec l’allégresse, le pessimisme avec la gaieté, la piété avec l’humour.
C’est un refus avec un appel. C’est une enfance avec son secret.
C’est l’honneur avec le courage et le courage avec la désinvolture.
C’est une fierté avec un charme ; ce charme-là hérissé de pointes.
C’est une force avec son abandon. C’est une fidélité.
C’est une élégance. C’est une allure.
C’est ce qui ne sert aucune carrière sous aucun régime.
C’est le conte d’Andersen quand on montre du doigt le roi nu.
C’est la chouannerie sous la Convention.
C’est le christianisme des catacombes.
C’est le passé sous le regard de l’avenir et la mort sous celui de la vie.
C’est la solitude et le danger. Bref, c’est le dandysme."
C’est un refus avec un appel. C’est une enfance avec son secret.
C’est l’honneur avec le courage et le courage avec la désinvolture.
C’est une fierté avec un charme ; ce charme-là hérissé de pointes.
C’est une force avec son abandon. C’est une fidélité.
C’est une élégance. C’est une allure.
C’est ce qui ne sert aucune carrière sous aucun régime.
C’est le conte d’Andersen quand on montre du doigt le roi nu.
C’est la chouannerie sous la Convention.
C’est le christianisme des catacombes.
C’est le passé sous le regard de l’avenir et la mort sous celui de la vie.
C’est la solitude et le danger. Bref, c’est le dandysme."
Pol Vandromme, Roger Nimier, le Grand d’Espagne
11/19/2017
On ne sait rien des hommes
“On ne sait rien des hommes. Celui-ci, qui rit comme un fou parce qu'en société, se suicidera le soir même.”
Georges Perros, Papiers collés
Y'a qu'trois métiers pour un homme!
"-Y'a qu'trois métiers pour un homme!
Roi, poète ou capitaine.
Malheureusement, j'suis pas poète."
Roi, poète ou capitaine.
Malheureusement, j'suis pas poète."
Réplique de Bruno Cremer dans le film "Objectif 500 millions" de Pierre Schoendoerffer
Je songe soudain que la guerre est une période heureuse
"Je songe soudain que la guerre est une période heureuse pour les enfants car les grandes personnes commencent à les imiter. Chacun reçoit une panoplie, se déguise en soldat. On détruit les maisons comme les châteaux de sable. On se bat, on se bouscule, on s'endort au hasard, on ne sait où on est.
L'armée c'était le refuge de tous les sentimentaux qui, lassés du monde ( le monde si difficile ), retournaient vers leur enfance, se mettaient en rang."
Roger Nimier, Le Hussard Bleu
11/03/2017
La grandeur de servir
11/01/2017
L’admiration de la beauté.
Seuls conspirent efficacement contre le monde actuel ceux qui propagent en secret l’admiration de la beauté.Nicolás Gómez Dávila
Beauté et bonheur
Hermann Hesse |
"J’appris qu’être aimé n’est rien et qu’aimer est tout ; je compris
également de plus en plus clairement que seule notre capacité à sentir
les choses, à éprouver des sentiments rendait notre existence précieuse
et gaie. Quel que fût l’endroit sur terre où j’apercevais ce qu’on nomme
« le bonheur », je constatais que celui-ci naissait de la richesse de
nos impressions. L’argent n’était rien, le pouvoir n’était rien ; on
rencontrait beaucoup de personnes qui possédaient les deux et
demeuraient pauvres. La beauté n’était rien ; certains hommes et
certaines femmes demeuraient pauvres, eux aussi, malgré tout leur éclat.
La santé, elle non plus, n’avait pas beaucoup de poids ; la forme de
chaque personne dépendait de son état psychologique ; bien des malades
heureux de vivre prospéraient jusqu’à la veille de leur mort, et bien
des hommes en bonne santé dépérissaient avec angoisse dans la crainte de
la douleur. En revanche, quand un homme éprouvait des sentiments
intenses et les acceptait en tant que tels, quand il les cultivait et en
jouissait au lieu de les rejeter et de les tyranniser, il connaissait
toujours le bonheur. De même, la beauté ne rendait pas heureux celui qui
la possédait, mais celui qui était capable de l’aimer, de la vénérer."
Hermann Hesse
7/22/2017
Si Versailles m'était conté
« On nous dit que nos rois dépensaient sans compter. Qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils Mais quand ils construisaient de semblables merveilles, Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ? » - Sacha Guitry, Si Versailles m'était conté...
7/01/2017
On s'ennuie presque !
"Je veux m'arracher au confort abrutissant des villes occidentales. Car ce mode de vie est ennuyeux. De l'autre côté du monde, la mort est une routine. On s'ennuie presque autant mais on est occupé à vivre une heure de plus."
Thierry Marignac, Fasciste
NB : Le 4 octobre 1985, loin des nuits parisiennes qu'il passait naguère avec la bande d'Assas au Bus Palladium, Jean-Philippe Courrèges, 28 ans et ancien du GUD, meurt au combat au fin fond d'une plaine birmane, où il soutenait la cause du peuple Karen. Il avait reçu de ses compagnons de combat le surnom de « Lieutenant Bambou ».
L’homme n’est qu’un prétexte, un godemiché !
« Tout ce que je vois, tout ce que j’entends dire des jeunes femmes actuelles est terrifiant. Ce sont de petits animaux indomptables, violents, capables de tout, passant d’un mâle à l’autre, au hasard d’une piscine ou d’un lavabo. Vous suçant et vous montant dessus n’importe où. Dans ma jeunesse, rares étaient les femmes qui suçaient ; même dans les bordels, les prostituées ne suçaient pas ; à Toulon, il fallait aller dans des boîtes où des putains de la plus basse catégorie s’y prêtaient. Et rares, aussi, les femmes qui vous grimpaient dessus d’elles-mêmes sans être sollicitées. Ces accouplements de sorcières, elles le pratiquent maintenant couramment, comme les hindous se servent du lingam de bois laqué, dans les temples civaïstes. L’homme n’est qu’un prétexte, un godemiché ! »
Paul Morand, Correspondance avec Jacques Chardonne (27 septembre 1962)
Il collaborait avec la mort.
"Un matin en rentrant de reconnaissance, le lieutenant de Saint-Engence invitait les autres officiers à constater qu'il ne leur racontait pas des blagues. "J'en ai sabré deux !" assurait-il à la ronde, et montrait en même temps son sabre où, c'était vrai, le sang caillé comblait la petite rainure, faite exprès pour ça.
" Il a été épatant! Bravo, Saint-Engence !... Si vous l'aviez vu, messieurs! Quel assaut!" l'appuyait le capitaine Ortolan. C'était dans l'escadron d'Ortolan que ça venait de se passer. "Je n'ai rien perdu de l'affaire ! Je n'étais pas loin ! Un coup de pointe au cou en avant et à droite !... Toc ! Le premier tombe !... Une autre pointe en pleine poitrine !.. À gauche ! Traversez ! Une véritable parade de concours, messieurs !... Et encore bravo, Saint-Engence ! Deux lanciers ! À un kilomètre d'ici ! Les deux gaillards y sont encore ! En plein labours ! La guerre est finie pour eux, hein, Saint-Engence ?... Quel coup double ! Ils ont du se vider comme des lapins !"
Le lieutenant de Saint-Engence, dont le cheval avait longuement galopé, accueillait les hommages avec modestie. À présent qu'Ortolan s'était porté garant de l'exploit, il était rassuré et il prenait du large, il ramenait sa jument au sec en la faisant tourner lentement en cercle autour de l'escadron rassemblé comme s'il se fût agi des suites d'une épreuve de haies. (...)
Ceux de l'active racontaient qu'au quartier, en temps de paix, il n'apparaissait presque jamais le capitaine Ortolan. Par contre, à présent, à la guerre, il se rattrapait ferme. En vérité, il était infatigable. Son entrain, même parmi tant d'autres hurluberlus, devenait de jour en jour plus remarquable. Il prisait de la cocaïne qu'on racontait aussi. Pâle et cerné, toujours agité sur ses membres fragiles, dès qu'il mettait pied à terre, il chancelait d'abord et puis se reprenait et arpentait rageusement les sillons en quête d'une entreprise de bravoure. Il nous aurait envoyés prendre du feu à la bouche des canons d'en face. Il collaborait avec la mort. On aurait pu jurer qu'elle avait un contrat avec le capitaine Ortolan."
C'est comme cela que nous aimons nos espions.
"L'atmosphère est irréelle de bout en bout. Si les exécutants ressemblent à ce qui a été décrit, machos, coureurs de jupons, se précipitant dans les meilleurs restaurants, maniant des sommes considérables dont on ne voit pas bien la justification et en même temps techniciens efficaces et débrouillards, on voit bien une des raisons de l'échec. Lâcher un groupe de jeunes hommes athlétiques, sexuellement agressifs, au milieu de l'hiver néo-zélandais et croire qu' ils se perdraient dans la nature, qui a pu s'imaginer une telle idiotie? On a jamais vu des agents secrets aussi proches des stéréotypes de la littérature populaire, aussi incapables d'invisibilité et aussi imprudents. Mais ils ont été formés à être ainsi et on ne saurait leur jeter la pierre. C'est comme cela que nous aimons nos espions."
Jean Guiart à propos de Mission Oxygène, sur les nageurs de combat du "Service Action" de la DGSE qui ont coulé le Rainbow Warrior
L'instinct de mort
"J'avais pris l'habitude de regarder autour de moi, d'observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas de midi. Qu'avais-je vu ? Des gueules tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne pouvant s'offrir que le strict minimum. Des êtres condamnés à la médiocrité perpétuelle, des êtres semblables par leur habillement et leur problèmes financiers en fin de mois. Des êtres connaissant leur avenir puisque n'en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du réveille-matin. J'en faisais partie par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là.
Je savais que par mon travail je resterais toujours un médiocre, un anonyme. Je ne croyais plus en l'amour pour en avoir goûté le fruit trop tôt; je l'avais cueilli avant qu'il soit mûr et son goût amer m'était resté. Peut-être que je me cherchais bon nombre d'excuses pour motiver ce que j'allais faire. En réalité, j'étais un inadapté social, un peu fainéant, joueur, buveur, aimant le risque et les filles, un être attiré par la vie nocturne, les bars louches et les putes."
Jacques Mesrine, L'instinct de mort
Les hommes ne sont pas fait pour avoir des rapports
« Si les rapports entre les hommes sont si difficiles, c'est parce qu'ils ont été créés pour se casser la gueule et non pour avoir des "rapports". » - Emil Michel Cioran, Aveux et Anathèmes
Ils regarderont flamber vos fauteuils
"Assis sur leurs talons, ils regarderont flamber vos fauteuils et se feront des parures avec les broderies de vos draps." - Jean Raspail, Le Camp des saints
Rendez-vous
« Quand on fixe une heure à une femme, c'est sans y croire, c'est plutôt une heure qu'on se fixe à soi-même : on se dit qu'on aura à souffrir qu'à partir de ce moment-là. Voilà la vertu consolatrice du rendez-vous, du rendez-vous auquel elles ne se rendent pas. » - Paul Morand, L'homme pressé
4/22/2017
Les villes brûlent
« Les villes brûlent, la civilisation s'écroule mais les petits garçons songent frénétiquement à jouer aux petits soldats plus tard. »
Roger Nimier, Le Hussard Bleu
Il y aura aussi la défaite des hommes
« Dans les guerres d'antan, les hommes pouvaient se prévaloir de donner la mort et de la recevoir au nom de la patrie. Aujourd'hui, nous, les femmes, nous partageons ce privilège. Et cela nous transforme, nous confère plus d'aplomb. À la fin de cette guerre-ci, à côté des nombreuses défaites, il y aura aussi la défaite des hommes. »
Une femme à Berlin, Journal.
Profonde est la haine
« Profonde est la haine qui brûle contre la beauté dans les cœurs abjects. »
Ernst Jünger, Sur les falaises de marbre
Ils n'avaient plus qu'à vieillir
« Les garçons qui ont pris figure, ils meurent : c'est normal. Ils n'avaient plus qu'à vieillir, à continuer comme une démonstration. L'algèbre ne passionne pas le Seigneur. Au contraire si on ne se prononce pas, si on attend, si on respire, on a ses chances. On intéresse Dieu. »
Roger Nimier, Le Hussard Bleu
On est des consommateurs.
"- On est des consommateurs. On est des sous-produits d’un mode de vie devenu une obsession. Meurtres, banditisme, pauvreté, toutes ces choses ne me concernent pas. Ce qui me concerne moi ce sont les revues qui parlent de stars, la télévision avec 500 chaînes différentes, les slips avec un grand nom marqué dessus, le viagra, les repas minceurs...
- Madame Propre ?
- J’emmerde madame Propre ! Madame Propre elle astique les cuivres du Titanic ! Tout est en train de couler, mec. Alors merde ! j’emmerde tes canapés à motif, tes strings à rayures vertes bordel ! Moi je te dis ne soit jamais complet, je te dis arrête d’être parfait. Je te dis qu’il faut évoluer et que ce qui doit arriver arrive..."
Tyler et le narrateur (Jack)
Mabel était presque nue
"Mabel était presque nue sous sa robe, mais la femme la plus prête est encore harnachée de telle façon qu'il lui faut pour se livrer tout à fait deux ou trois gestes qui précisent son consentement. Gilles, en dépit de son ivresse, remarqua la sûre rapidité des mains de Mabel. Un peu plus tard, il sut ce qu'il aurait dû savoir depuis le premier jour qu'il l'avait vue à l'hôpital. L'exactitude de sa réaction prouvait son expérience. Myriam. Elle était son bien, son seul bien. Il avait manqué de la perdre. Mabel, ahurie, vît se dresser un garçon méprisant, sifflant.
-Combien ?
-Quoi ?
-Combien d'hommes ?
Aussitôt il vint à la jeune femme à demi redressée un énorme sanglot qui hésita une seconde, puis, devant ce terrible visage, se déclara: Je vous aime. Ce cri toucha le débauché, l'ami des filles, mais comme une salissure. Debout, devant Mabel, complètement immobile, il la considérait dans son désordre et lui même demeurait dans le sien. Son immobilité persistante rendit tout cela odieusement ridicule. Mabel dut s'épouvanter, elle qui était si sûre de sa sincérité et que la force de son élan laissait loin en arrière un passé où beaucoup de gestes irréfléchis coulaient à pic dans l'oubli. Le silence et l'immobilité de Gilles croissaient. Il voyait ce linge se remuer, se froncer et se froisser et se friper dix fois, en d'autres mains. Une même fleur ne peut se faner et renaître.
- Vous avez déjà couché avec beaucoup de types, insista-t-il avec un mépris rageur. Ce mépris, en avilissant la jeune femme, l'avilissait lui. Il voulait dire: "Vous êtes médiocre. Mais vous n'avez pas l'ombre d'une idée de ce qu'il y a en moi. Vous ne savez pas quelles profondeurs j'ai atteintes en moi, à la guerre." Il aurait pu dire bien des choses tout bas. Mais c'était donner trop de poids à son silence. Il grogna à haute voix: J'aurais pu m'en douter. Mabel avait balbutié:
-Mais voyons, Gilles, comment pouvez-vous me croire...? Mais non.
-Enfin, vous avez déjà couché...
-Mais non... Si... Mais est-ce que cela compte? Je vous aime. Vous êtes le premier qui... Vous ne comprenez donc pas, vous ne comprenez donc rien..."
Pierre Drieu La Rochelle, Gilles
L’histoire de ma vie
"L’histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d’écrire et un concours de circonstances vouées à m’en empêcher."
Francis Scott Fitzgerald, "Qui est qui, et quoi ?"
2/24/2017
On n’est pas bien là ?
"On n’est pas bien là ? Paisibles, à la fraîche, décontractés du gland… Et on bandera quand on aura envie de bander !"
Bertand Blier, “Les Valseuses” 1974
Un pays se dessinait autour des buveurs
“Le vin glacé exaspérait cette fraternité
secrète. Un pays qui n’existait pas sur les cartes et non plus dans les
livres d’histoire se dessinait autour des buveurs. Il n’était pas besoin
de langage.”
André Fraigneau, “Camp Volant”
Dans une société qui ne sait plus rien de l'Ascète, ni du Guerrier
“Dans une société qui ne sait plus rien de l'Ascète, ni du Guerrier; dans une société où les mains des derniers aristocrates semblent faites davantage pour des raquettes de tennis ou des shakers de cocktails que pour des épées ou des sceptres; dans une société où le type de l'homme viril – quand il ne s'identifie pas à la larve blafarde appelée “intellectuel” ou “professeur”, au fantoche narcissique dénommé “artiste”, ou à cette petite machine affairée qu'est le banquier ou le politicien – est représenté par le boxeur ou l'acteur de cinéma; dans une telle société, il était naturel que la femme se révoltât […]
Aussi la vraie réaction contre le féminisme et contre toute autre déviation féminine ne devrait-elle pas s'en prendre à la femme, mais à l'homme.“
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne
1/21/2017
Je déteste ces gens simples qui restent assis
- Lui : mène une vie plus simple !
- Elle : je déteste ces gens simples qui restent assis, avec des vêtements ternes, dans de tristes chambres à siroter du thé à la menthe, à la lumière de bougies. Ils sont sans le vouloir du côté de la mort. La mort est simple mais la vie est riche. Alors plus c’est compliqué, mieux c’est.
Cela me donnerait ce côté humain et touchant
François Cevert |
Roger Nimier, Les Enfants tristes
La rumeur publique
23 août 44. Je suis arrêté par des gens qui ne sont nantis d’aucun mandat.
29 août. Six jours plus tard. La fiche officielle - et secrète - qui me concerne à la Commission de Contrôle porte ces mots: "MOTIF DE L’ARRESTATION : IGNORÉ"30 septembre. Mon “dossier” qui se trouve entre les mains de M. Cagnard, à la police judiciaire, ne comporte pour tout “chef d’accusation” que ces deux mots:"RUMEUR PUBLIQUE".
16 octobre. Je fais la connaissance de M Angéras, Juge d’Instruction. il me questionne. Je réponds. Et je m’aperçois qu’il n’en sait pas plus long que moi. La preuve en est que:18 octobre. Deux jours plus tard. M Angeras - ce qui ne s’était jamais vu - fait passer une note dans les journaux disant que "M. le Juge d’Instruction Angéras attend que des dénonciations lui soient adressées concernant M. Sacha Guitry".Le cher homme en était encore à “rumeur publique”.
Sacha Guitry - Quatre ans d’occupations
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