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11/27/2015
Peuvent pleuvoir grenades et gravats
- Vous me faites penser à un rombier, mon Lieutenant.
Un drôle de rombier : En 45. Le 29 avril 45, non, le 30. je ne me rappelle plus….. J'avais embarqué comme “dispatcher” sur un Junker 52, pour ravitailler Berlin….. ça brûlait partout, une chiée de traçantes argentées et rose, la Flak qui montait tout doucement, tout doucement et filait tout à coup comme….. Un vrai bordel !….. Le rombier, un vieux con mais pas dégonflé le rombier, il repère une grande avenue, essaye de se poser, et il capote. Je m'en sors avec le deuxième pilote, un peu cabossés mais intacts……
Le copilote m'a traîné avec lui. On a fini par atterrir dans les caves du Ministère de Luftwaffe….. De l'aviation quoi.
Des rombiers arrivent en gueulant, très excités les rombiers, et on monte un Kampfgruppe pour dégager un bataillon encerclé.
Allez, rausse ! Je me retrouve chef de section avec une MG 42……
On file vers la Belle Alliance, Putain ! Un massacre !
Bon , moi et ma section on s'en tire pas trop mal et vers cinq heures on donne la main au bataillon encerclé…..
Le bataillon, c'était des français. Un jeune aspi, peut-être vingt ans, l'air d'un gamin de rien du tout, un vrai gamin !….
Je suis resté avec eux jusqu'à la nuit. C'est lui qui m'a dit de me sauver, le jeune aspi, et d'attendre les américains. Il était blessé au bras comme Perrin, mais il te ressemblait. Il m'a dit :
- Nous, c'est pas pareil, on sera pendus. Vive la mort !
Et il rigolait.
Quand je suis parti, une accalmie, les Viets leur tiraient dessus seulement au canon, heu…. pas les Viets, les Russes.
Ils chantaient tous :
“ Peuvent pleuvoir - grenades et gravats - notre victoire en aura plus d'éclat….”
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