Caffè nero della Pace in Rome |
“ Je me félicite d’avoir goûté à l’art de vivre à la française quand il en était encore temps.
Dans l’actuelle confusion des valeurs où la télévision, le football et
le tennis constituent le nec plus ultra de la convivialité, on
dirait que, la société étant devenue moins répressive, moins guindée, on
doive payer tribut à la platitude et à la bêtise. (…) Nous n’étions
pas, comme les jeunes gens de maintenant, déformés par la publicité et
les puissances audiovisuelles. Les meilleurs d’entre nous s’en
remettaient à leur curiosité, à leur initiative, à leurs inclinaisons
secrètes. Les régimes totalitaires ont fait peser sur leurs
sujets l’uniformité de la peur, de la contrainte (…) les états
démocratiques se servent d’une arme plus aimable, la liberté. Cela
revient presque au même. La liberté embrigade, nivelle, fait tournoyer
dans un gouffre infini. Tout tient dans ce “presque”. Ce n’est
pas le même infini, le même chaudron géant où s’engendrent et se
déposent les façons de penser d’aujourd’hui, les idées à la mode. Hélas!
La jeunesse vit sur son propre fonds et ne me lit pas. Mais lit-elle
encore? Elle comprendrait mieux le martien que mon langage, pourtant si clair."
Marcel Schneider
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