"Une
société est un éparpillement de mémoires, un amoncellement de poches à rancune
et de comptes à régler ; un peuple est une histoire longue, ou plus exactement
l'unité de cette histoire. Les deux coexistent, bon an mal an, et il n'est pas
bon que l'un chasse l'autre. Le peuple sans société devient une mystification
et la société sans peuple, un capharnaüm. Or à force d'encenser la diversité,
les identités et les « nouveaux mouvements sociaux », on exalte le social au
point de découper le corps du peuple à la tronçonneuse, en Landru électoraliste
et arithméticien."
Régis
Debray, Rêveries de gauche (Flammarion, 2012)
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