"Nous autres, ne pouvons avoir le choix
qu’entre deux attitudes, nous déclarer pour l’anarchie ou pour
l’aristocratie. Elles abhorrent l’une et l’autre la fiente égalitaire.
Je professerais volontiers que le régime le plus propice à l’épanouissent
de notre espèce à nous et à l’accomplissement de son oeuvre, seuls buts
qui nous importent, serait celui d’un despotisme vigoureux et éclairé.
Je suis d’ailleurs convaincu qu’il est purement utopique de l’espérer
d’ici longtemps, et ce n’est pas mon affaire d’y travailler. Régis, lui,
arrive à être catholique et démocrate. Car ses penchants pour l’Action
Française ne me leurrent point. J’ai aperçu les individus de sa secte :
la démocratie est leur raison d’être, ils y collent comme la sangsue,
ils en promènent sur eux les relents nauséabonds. Il suffit d’ailleurs
de dire catholique pour dire : démocratie. Qui a trempé dans la fange du
fraternitarisme évangélique et n’a pas éprouvé le besoin de s’en laver à
grands seaux dès l’âge de raison, celui-là se fait citoyen de
l’universelle démocrasouille : entendons par là, le gigantesque parti
des intestins, des boy-scouts, de Lourdes, de
Wilson-les-couilles-gelées, des séminaristes à bérets, des quakeresses
du Kansas. La démocratie, c’est la barbarie, au sens romain du mot."
Lucien Rebatet, Les Deux Etendards
Lucien Rebatet, Les Deux Etendards
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire