Après
de nombreuses années de silence, Roger Nimier publie, en 1963, Les sabres, à la
suite de Les Epées publié en 1948.
Ce
roman est un succès immédiat en librairie, il est un temps donné gagnant pour
le Goncourt, raflé in extremis par un illustre inconnu soutenu par Mauriac.
Cependant,
c’est un immense succès en librairie. Jacques Chardonne, dans son Journal, note
à la date du 25 juillet 1963: “Lu d’une traite le dernier Nimier. Si j’ai déjà
eu une trique littéraire, c’est bien grâce à lui”. Grâce aux droits d’auteur,
et à la vente des droits cinématographiques à Louis Malle, qui réalisa 1964 une
adaptation avec Michèle Mercier dans le premier rôle, Roger acquis un yacht, le
Sunsiaré, sur lequel en compagnie de Michel Déon, il entreprend une longue
croisière qui les mèneront des côtes d’Irlande aux îles grecques. De ces mois
de navigations, il tirera plus tard Tout ce qui est voileux m’est étranger:
marine à voile et fatigue (Grand prix Blaise Cendrars du roman d’aventure
1967).
De
retour à Paris, il assiste avec le recul qui est le sien, aux “événements” de
mai 1968. Si l’on en croit ses Mémoires, dont on sait que la plupart est
apocryphe, il a passé ses journées à, alternativement, jeter des pavés aux
gauchistes et des oranges pourries aux CRS. A ceux qui s’étonnaient de la différence
de traitement, il répondait, “Les CRS sont des fonctionnaires mal-payés,
mal-aimés, tandis que les étudiants-gnan-gnan sont des gosses de riches qui
demain péteront dans la soie. Autant qu’ils se prennent un pavé en travers de
leur mignonne petite gueule une fois dans leur vie, ça leur fera des souvenirs
à raconter à leurs petits-enfants, le soir à la veillée avenue Georges-Mandel,
à Deauville ou à Gstaad”.
En
1970, il publie 40 ans après: D’Artagnan profite de la retraite à 60 ans, roman
adulé par la critique (prix Robert-Brasillach, grand trophée
Antoine-Blondin-cuvée spéciale), qui lui ouvrit toutes grandes les portes de
l’Académie Française. C’est en grand uniforme dessiné par Hugo Boss d’après sa
collection automne-hier 1942-43 (le modèle Stalingrad est souvent donné comme
référence) et une épée sur laquelle était gravée sa devise “ Je mets
l’impopularité au premier rang des bonnes choses” qu’il fit son entrée sous la
Coupole. Son discours de réception par Jacques Laurent, et sa réponse, furent
publiées à tirage limité relié en pleine peau de Bernard Franck.
Aujourd’hui âgé de 89 ans, il a complétement disparu de la vie publique. Selon les uns, il vivrait en ermite sous un pont de l’autoroute A13 à la hauteur de La Celle-Saint-Cloud. Selon d’autres, il aurait racheté sous le nom d’emprunt d’Antoine Blondin un bistrot quai Voltaire à Paris.
Aujourd’hui âgé de 89 ans, il a complétement disparu de la vie publique. Selon les uns, il vivrait en ermite sous un pont de l’autoroute A13 à la hauteur de La Celle-Saint-Cloud. Selon d’autres, il aurait racheté sous le nom d’emprunt d’Antoine Blondin un bistrot quai Voltaire à Paris.
C'est excellent ! Merci pour ce plaisir de lecture.
RépondreSupprimerMerci - mais l'aphorisme de Hemingway -write drunk, edit sober - se vérifie... Il faudrait que je corrige quelque enôrmes fautes de grammaire...
RépondreSupprimerCette idée de retremper Nimier dans notre actualité est un régal !
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