« Si, arrachant son masque, vous lui demandez : qui es-tu ? Elle vous
dira : Je ne suis pas ce que l’on croit. Beaucoup parlent de moi et
bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme… ni l’émeute… ni
le changement de la monarchie en république, ni la substitution d’une
dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l’ordre public. Je ne
suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni
le combat des barricades, ni le pillage, ni l’incendie, ni la loi
agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni
Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes
fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes œuvres, elles ne sont pas
moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis
un état permanent. Je suis la haine de tout ordre que l’homme n’a pas
établi et dans lequel il n’est pas roi et Dieu tout ensemble. Je suis la
proclamation des droits de l’homme sans souci des droits de Dieu. Je
suis la fondation de l’état religieux et social sur la volonté de
l’homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l’homme à
sa place, l’homme devenant à lui-même sa fin. Voilà pourquoi je
m’appelle Révolution, c’est-à-dire renversement… »
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